Caractéristiques, particularités
Le tennis est le deuxième sport en France selon le nombre de licenciés.
Il s'agit d'un sport d'adresse qui nécessite une bonne condition physique car sa pratique est un enchaînement d'accélérations, de frappes de balle et de brèves périodes de repos. La sollicitation cardio-vasculaire est importante.
Le tennis nécessite de la souplesse, de la rapidité, de la précision et de bonnes facultés de récupération.
Il est praticable dès le plus jeune âge mais il faut se méfier chez les jeunes d'une pratique exclusive trop précoce sous prétexte d'un don et des aléas du vedettariat.
A l'inverse, il peut être pratiqué jusqu'à un âge avancé à condition cependant de penser aux exigences cardio-vasculaires (changements de rythme permanents), et de prendre des garanties médicales préalables.
Evolutions
Sur un plan technique, la modification des prises notamment en coup droit, avec des prises extrêmement fermées, permet des frappes très puissantes avec une sécurité que donne le lift.
Les joueurs sont aujourd'hui capables d'effectuer des frappes très puissantes, même si la balle se trouve au dessus de leur ligne d'épaule.
Le revers à deux mains , largement développé, peut être maintenant une arme de percussion et d'attaque.
Le service est plus performant, précis et varié, mais aussi sur puissant. On dépasse aujourd'hui les vitesses de 230 km/h et certains joueurs, tel Sampras, frappent régulièrement leurs balles à plus de 200 km/h.
Le matériel a lui aussi connu sa révolution technologique. De nouveaux matériaux ont été introduits, tels le Kevlar, pour améliorer encore le rendement de la raquette. L'augmentation de la taille du tamis est aujourd'hui un fait acquis. Pour gagner encore de la puissance et de l'envergure, la taille des raquettes a été allongée. Pour améliorer les effets, en particulier sur terre battue, des cordages nouveaux, plus rigides sont également utilisés.
Il convient , pour l'entraineur , d'accompagner ces évolutions d'une adaptation spécifique dans le domaine des apprentissages techniques , mais aussi en matière de musculation et dans le choix d'un matériel le plus en accord possible avec le profil de chacun de ses élèves.
Pahologies, préventions et adaptations spécifiques
La raquette parfaite n'existe pas, il faut cependant éviter quelques erreurs grossières : une tension trop élevée, un manche inadapté, soit trop petit, soit trop épais, un équilibre par trop en tête. Plus subtil est le choix des matériaux, la gamme est tellement large qu'il est difficile parfois de s'y retrouver. Les raquettes allongées n'ont pas fait l'unanimité et il faut en tout cas être prudent lorsqu'on les adopte, car les risques semblent situés principalement au niveau de l'épaule.
En ce qui concerne les sols , la cause semble aujourd'hui bien entendue.
Une étude de Nigg et Denoth, portant sur 1003 joueurs, nous apprends que les terrains durs (Ciment : 3,9 blessures par heure et par semaine) sont certainement plus traumatisants que la terre battue (0,5 blessures par heure et par semaine). Mais plus encore que la dureté du sol, c'est la possibilité de glisser sur la surface qui semble être déterminante. Ainsi, une terre battue synthétique est beaucoup moins traumatisante qu'un terrain en ciment ou recouvert de moquette. Dans certains mouvements, les membres inférieurs encaissent jusqu'à 3 fois le poids du corps. La « glissance » du terrain, en répartissant un appui puissant sur une durée supérieure, diminue les contraintes articulaires. Toutefois, la durée des échanges sur terre battue (10 à 30 minutes par heure de jeu) est nettement supérieure à ce que l'on observe sur d'autres surfaces (5 à 14 min/h pour l'herbe). le rebond s'en trouve aussi modifié, et donc toute la tactique de jeu. Bien entendu, un allongement de la durée effective de jeu favorise les lésions de surmenage.
Les chaussures ont bénéficié des progrès techniques. Elle sont allégées, plus amortissantes, plus résistantes. Les joueurs de haut niveau bénéficient bien souvent de semelles orthopédiques sur mesure pour améliorer leur appui plantaire. Ces semelles peuvent également être nécessaires chez des joueurs tout venant s'il existe une anomalie ou une déformation plantaire.
Les techniques appropriées , la musculation spécifique
Certains nerfs de l'épaule (sus scapulaire et grand dentelé), peuvent être étirés, principalement lors de la pratique du service, au moment de la frappe puis de l'accompagnement . Ce sont les mouvements de grande amplitude de l'épaule, avec une vitesse angulaire extrêmement élevée, qui sont responsables de cette distension. Le travail analytique des fixateurs de l'omoplate (faire des pompes, pousser sur un mur bras tendus ,etc..), limite largement l'apparition de cette pathologique. Un travail systématique de l'épaule est donc nécessaire au niveau musculaire, en fonction de l'âge :
En post pubertaire et chez le jeune adulte, il faut effectuer un renforcement analytique.
Chez le vétéran par contre, le problème se pose principalement au niveau de la coiffe des rotateurs, système de tendons et de muscles qui recouvrent la tête de l'humérus.
Chez le joueur de tennis, on sait maintenant que cette coiffe des rotateurs se détériore avec l'âge de façon plus ou moins rapide. Passé la quarantaine, un renforcement analytique est illusoire, il faut par contre privilégier la fluidité du geste et accepter de diminuer un peu sa puissance.
A tous les âges, les exercices d'étirements et d'échauffement sont nécessaires
Au niveau du coude le tennis-elbow (épicondylite aiguë) est principalement l'apanage des joueurs de club. L'épicondylite aiguë est une inflammation (tendinite) du coude due notamment aux vibrations de la raquette lors de la frappe de la balle. Elle a été amplifiée par leur grande dimension. Elle se rencontre après la trentaine, et se fait rare après la soixantaine. Elle est la conséquence d'un défaut technique, du matériel utilisé et surtout d'un changement trop rapide (intensité de jeu ou du matériel). Un joueur sur trois aura une pathologie de type tennis-elbow .
L'avènement du lift, du coup droit, du jeu à deux mains, ont favorisé une large pathologie du poignet. Le rôle de l'enseignant, limite les exagérations techniques. Le renforcement des muscles de l'avant bras et en particulier des muscles qui vont stabiliser le poignet (cubital postérieur), ont démontré leur rôle, dans la prévention des pathologies du poignet.
La colonne vertébrale est un peu plus souvent touchée au niveau de son segment lombaire chez les joueurs de tennis de haut niveau. Cette localisation est très largement prédominante, chez les joueurs de club. Le service est un geste dangereux surtout quand il s'y associe une cambrure exagérée avec une rotation. Chez le jeune, de véritables fractures de fatigue se constituent au niveau des isthmes intervertébraux de la charnière lombo sacrée.
Chez l'adulte, ce sont principalement les disques et les articulaires postérieurs qui paient un lourd tribut à ce mouvement d'hyper lordose.
L'apprentissage du service est l'un des temps forts du jeune joueur. Le rôle de l'enseignant est à ce titre déterminant, car s'il faut obtenir puissance , précision et régularité, il faut aussi veiller à limiter les micro traumatismes lors de ce coup déterminant. Le lancer de balle est à ce titre déterminant car il conditionne la position de la raquette et du bras, puis du tronc, pour permettre une frappe. Le revers à deux mains sollicite davantage la charnière dorso lombaire. Il faut cependant pouvoir répartir le mouvement rotatoire qui donne l'impulsion sur les membres inférieurs, le tronc et les épaules, pour obtenir la puissance mais également pour limiter les pressions localisées.
L'équilibre global du tronc, pour réaliser tous les coups, et en particulier les mouvements très haut ou très bas telles les volées, est un facteur essentiel de protection.
La pathologie spécifique des muscles abdominaux , avec des lésions contro latérales par rapport au membre dominant, doit inciter le préparateur physique à un travail tout spécifique de cette région.
Au niveau du membre inférieur, les accidents musculaires et tendineux sont fréquents. La prévention passe essentiellement par des étirements qui sont réalisés une fois échauffés, de manière régulière, au niveau de tous les groupes musculaires, avant et après l'effort. On limite ainsi de manière certaine, les claquages fréquents au niveau des muscles situés derrière la cuisse (les ischio jambiers) ou au niveau du mollet (tennis leg).
L'articulation du genou est sujette à des lésions cartilagineuses, tout particulièrement au niveau de la rotule, de manière plus rare au niveau méniscal ou ligamentaire. Le jeu sur surface amortissante est un atout précieux, de prévention, surtout s'il s'agit d'un joueur vétéran.
Les entorses de la cheville sont encore trop fréquentes chez les joueurs de tennis. On sait qu'un travail de prévention, associant musculation spécifique à des éverseurs du pied, travail proprioceptif, surtout s'ils sont réalisés en pré pubertaire, donnent des résultats intéressants. Il faut là encore inclure ce programme dans la préparation systématique du joueur de tennis.
Les traumatismes possibles
Tête et cou : 11%
Membre supérieur : 23%
Membre inférieur : 38%
Tronc : 26%
(déclenché par le revers et le service), mais aussi, et dans une moindre mesure, le tennis elbow (déclenché par le coups droit et le service). Les défauts techniques (frappe de balle non accompagnée, effets mal maîtrisés, balle mal centrée dans le tamis,...) et matériels (manche de raquette inadapté ou glissant, tension de cordage trop élevée, jeu de balles dépareillé,...) sont le plus souvent en cause.
L'épaule, fréquemment touchée chez les professionnels (50% des lésions), arrive en deuxième position chez les sportifs de loisir (16% des lésions). Le service est le principal responsable, suivi par le coups droit lifté. Selon les phases du mouvement, la topographie des lésions change : Les conflits antéro-supérieur , qui évoluent naturellement vers la rupture de coiffe, sont liés à la fin du geste. Les conflits postéro-supérieurs sont liés à l'armer. Les épaules douloureuses par laxité acquise souffrent de l'armer à la fin du geste. Les épaules neurologiques sont déclenchées par l'armer et la fin du geste.
Le rachis est exposé aux microtraumatismes, et fait souffrir les joueurs dans 12% des cas observés (contre 30% chez les professionnels). C'est le rachis lombaire qui est le plus exposé, notamment au cours du service et du smash, du fait de la cambrure adoptée à l'armer du bras. La recherche d'un effet lifté, avec un lancer de balle un peu plus postérieur, sera donc d'autant plus nuisible. Un service slicé entraîne au contraire des contraintes en flexion et rotation, nuisible pour les disques intervertébraux. De même, les surfaces rapides sont plus nocives pour le dos (14% de lombalgie sur surface dure contre 2% sur terre battue), car la frappe de balle s'effectue plus souvent de face avec rotation du buste. On observe essentiellement des dérangements intervertébraux mineurs, et des lyses isthmiques.
Le genou est atteint dans 11% des cas. Les tendinites de l'appareil extenseur (quadriceps, tendon rotulien) et les syndromes rotuliens sont les causes les plus fréquentes. Sur terrain non glissant, les entorses sont aussi fréquentes.
Les lésions musculaires du mollet sont aussi fréquentes, si bien que l'on a baptisé une lésion de tennis leg, survenant lors d'une impulsion ou d'un démarrage brutal.
Les lésions de la cheville et du pied sont aussi très fréquentes (11%). On retrouve : les entorses de cheville, d'autant plus fréquentes que l'on joue sur terrain non glissant ou irrégulier (terre battue mal entretenue) ; les tendinites, voir les ruptures, du tendon d'Achille (sur impulsion ou démarrage brutal) ; les lésions d'aponévrose plantaire (sur impulsion ou démarrage brutal) et les lésions des os sésamoïdes (causées par les pivots sur l'avant-pied).
Les lésions du poignet sont répertoriées dans 6% des cas. Le tendon du muscle cubital postérieur est exposé lors du coups droit ou du revers à 2 mains ; d'autres lésions plus ou moins spécifiques des sports de raquette sont rencontrées (fracture de fatigue de l'os crochu, instabilité du poignet, souffrance du ligament triangulair, tendinite de De Quervain).
Les lésions du bassin et de la hanche sont plus rares (arthrose de hanche, pubalgies, lésions des muscles ischio-jambiers).
Bienfaits et contre-indications
Le tennis développe des qualités techniques : l'adresse, la précision, la souplesse, la vitesse, la coordination.
Sur le plan cardio-vasculaire, il entraîne des variations de rythme cardiaque et de chiffres de tension artérielle permanentes qui nécessitent une bonne condition physique. Un bon entraînement oblige donc à travailler les qualités d'endurance, particulièrement bénéfiques sur le plan cardio-vasculaire et respiratoire.
L'attrait du tennis est également psychologique : plaisir du bon geste, de la compétition, de la victoire, des matchs en double, de la convivialité au sein du club.
"Considéré comme un sport complet, le tennis offre à ses adeptes une multitude d'avantages physiques et psychologiques. Physiquement, les joueurs de tennis rapportent moins de maux de tête et une meilleure satisfaction sexuelle. Excellent exercice cardiopulmonaire, le tennis permet de brûler de nombreuses calories. La pratique du tennis augmente l'agilité, tonifie la musculature des jambes et du haut du corps, renforce l'ossature et améliore la flexibilité. Sur le plan psychologique, le tennis est aussi associé à des performances scolaires améliorées et une capacité mnémonique augmentée. Sa pratique régulière favorise notamment le développement de la discipline, de la responsabilité, de la résolution de problème et de l'esprit de combativité et de compétitivité, tout en permettant l'acquisition d'humilité et de franc-jeu. "
Danielle Arsenault
Les contre-indications au tennis sont essentiellement d'ordre cardio-vasculaire. Il faut toujours se souvenir que l'on est face à un adversaire (même s'il s'agit de votre meilleur ami !). Si celui-ci est plus fort que vous, il va vous faire courir et parfois vous mettre en "surrégime". Dès lors, après la quarantaine, il est important de s'assurer préalablement du bon état cardio-vasculaire en pratiquant par exemple une épreuve d'effort.
Échauffements
L'échauffement est le préalable indispensable à la pratique du sport, quel qu'il soit. Ne pas s'échauffer entraîne un risque important de blessures et empêche de bonnes performances.
1. échauffement général :
Il consiste à mettre en condition le système cardio-vasculaire, respiratoire et ostéo-articulaire, à l'habituer progressivement à l'effort qu'il aura à faire pendant l'entraînement ou la compétition. Pour cela, il faut courir à un rythme léger et progressif pendant au moins 3 à 5 mn.
2. échauffement spécifique :
A la suite de cet échauffement général, il faut préparer le système ostéo-articulaire et musculaire à travailler au maximum de ses possibilités. Puisque ce sont les muscles qui par leurs actions mobilisent les articulations, cet échauffement spécifique agira à leurs niveaux (et indirectement sur tout le système locomoteur). Les muscles travaillant en s'étirant et se contractant, l'échauffement se fera grâce à des exercices de contractions et d'assouplissements doux des principaux groupes musculaires.
Voici résumé les principaux groupes musculaires à contracter et étirer, quelque soit le sport concerné :
Tête et dos : Remuer doucement la tête, le milieu du dos, puis le bas du dos sur la droite, sur la gauche, en avant, en arrière, tourner vers la droite puis vers la gauche. Enfin faire des mouvements circulaires (circumduction) de la tête, du milieu et du bas du dos.
Membres supérieurs : Balancements en avant et en arrière, des bras, puis cercles dans un sens et dans l'autre. Échauffement des poignets en faisant des rotations de ceux-ci, doigts croisés.
Membre inférieurs : Debout : battements, jambes tendues, en avant, en arrière et sur les côtés. Étirements en fente avant, en fente latérale. Travail des ischio-jambiers en allant toucher le sol avec ses mains, jambes tendus et serrées puis écartées (en prenant bien garde de garder le dos droit). Étirement du mollet par flexion de la cheville, jambes tendues (le long d'un mur par exemple).
3. échauffement proprioceptif :
A la fin de l'échauffement, il faudra pratiquer quelques exercices destinés à entraîner une bonne coordination des différentes parties du corps. Une mauvaise coordination des muscles provoque la majeure partie des accidents tels que "claquages" musculaires, entorses et même fractures.
Pour cela, il faut effectuer de façon progressive les différents gestes propres au sport pratiqué : services progressivement plus rapides et plus forts, smash, volées, coups droits et revers plats puis liftés. S'exercer également sur des coups "extrêmes" : sauts en extension (pour les balles lobées), récupération de balles très latérales ou très basses...
Ne pas oublier:
Pendant la séance de sport, boire régulièrement de petites quantités d'eau.
A la fin de chaque séance, il est souhaitable d'effectuer quelques exercices d'assouplissement doux des muscles qui ont travaillé, en particuliers des muscles de la cuisse (quadriceps, adducteurs et ischio-jambiers) et du mollet, puis de prendre une douche et de boire abondamment.
Bibliographie
http://bruno.chauzi.free.fr/conseils_preparation_tennis.htm
http://www.e-sante.fr/fr/sante_magazine/sante_sport/Tennis-3158-69-art.htm
http://www.nantes-mpr.com/sportif.htm