Origines

 1415: Conséquence de la bataille d'Azincourt, le duc d'Orléans est emprisonné pendant deux décennies en Angleterre. À l'occasion de cette captivité à Wingfield dans le Norfolk, le duc introduit en Angleterre le jeu de paume qu'il pratique presque quotidiennement. Quatre siècles plus tard, le descendant du châtelain de Wingfield, Walter Clopton Wingfield, invente le tennis en adaptant le jeu de paume sur herbe. Le tennis prend d'ailleurs en Angleterre le nom Lawn Tennis (tennis sur herbe) tandis que le jeu de paume est désigné sous le nom Real Tennis (vrai tennis). Le mot « tennis » lui-même provient de l'avertissement « Tenez ! » que donnait le lanceur de balle au départ d'un échange au jeu de paume.

23 février 1874: L'Anglais Walter Clapton Wingfield dépose un brevet pour l'invention d'un nouveau sport : le « sphairistike » (mot grec signifiant "art de la balle"). De fait, Wingfield s'appuie sur le jeu de paume et l'invention du caoutchouc qui permet de réaliser des balles pouvant rebondir sur l'herbe. Le sphairistike est le chaînon manquant entre le jeu de paume et le tennis.

Le 16 juillet 1877, le All England Club qui organise le premier championnat de Lawn-tennis sur ses terrains : c'est donc ici qu'aura lieu la finale de la première édition du Tournoi de Wimbledon de tennis devant 200 spectateurs. L'Anglais Spencer Gore s'impose en simple hommes (24 participants). À l'occasion de ce tournoi, les règles du sphairistike de Wingfield (sous le nom de Lawn-Tennis) sont modifiées par les organisateurs qui deviennent, de fait, et pendant une décennie, la seule autorité en matière de tennis.

Le Tennis tel qu'on le connaît est né!
Officiellement, l'invention du tennis revient au Major Wingfield.
Mais, en 1858, le Major Harry Gem, clerc à la cour de justice de Birmingham, avait aménagé un terrain semblable au Sphairistiké sur le pelouse de sa propriété à Edgbaston. La pratique du jeu d'Harry Gem resta (malheureusement) familiale. A quelques années d'intervalles, le Major Wingfield et Harry Gem ont eu la même idée, mais le premier l'a brevetée.

 

 La France, jadis terre d'élection par excellence du jeu de paume, n'attend pas longtemps pour succomber aux charmes du tennis prôné par Wimbledon. Dès 1878, le premier club de tennis est fondé en France à Dinard. Dans le même temps, les premières parties ont lieu en Australie.

Les Américains mettent en place en 1881 un tournoi imitant celui de Wimbledon: c'est l'ancêtre de l' US Open. La France attend 1891 avant de disputer son premier tournoi national (futur Tournoi de Roland-Garros ) ; 1905 pour les Australiens (futur Open d'Australie ). Ces quatre grands tournois constituent les rendez vous majeurs du calendrier professionnel. Le Grand Chelem consiste à remporter les quatre open la même année.

Tranchant clairement avec l'individualisme du tennisman, la Coupe Davis propose, dès 1901, un rendez-vous par équipe nationale. Les quatre nations qui hébergent les tournois du Grand Chelem dominent également le palmarès de la Coupe Davis. La version féminine de la Coupe Davis est la Coupe de la Fédération , mieux connue aujourd'hui sous le nom de « Fed Cup ».

La rivalité, jadis très vive, entre amateurs et professionnels, n'a pas rendu possible, pendant longtemps, d'établir des classements objectifs des meilleurs joueurs. À l'extrême fin des années 1960, la ségrégation entre pros et amateurs vole en éclats : c'est l'ère « Open » qui commence. Parallèlement à ce mouvement, des structures se mettent en place afin de constituer un calendrier régulier. La fondation de l' ATP , association des joueurs, est importante. La clairvoyance de dirigeants comme Philippe Chatrier, président de la Fédération Internationale de Tennis au début des années 1980, est également déterminante. Sous leur impulsion, le tennis quitte son habit de « sport de riches » pour devenir un sport populaire.

Wimbledon reste un bastion du conservatisme. Tandis que tous les autres tournois autorisent désormais le port de vêtements colorés aux joueurs, le Tournoi de Wimbledon maintient l'obligation de la tenue blanche.

Le tennis féminin est magnifié par la divine Suzanne Lenglen, qui fut sans conteste la première vedette féminine du tennis. Malgré ce précédent, le tennis féminin peine ensuite à s'affirmer et il faut attendre les années 1960 pour voir des joueuses influer sur le cours des événements. À l'image des garçons, les filles mettent en place un circuit professionnel qui peine à s'établir. La WTA installe définitivement le tennis féminin professionnel.

 

Les règles

Les premières règles du Tennis sont bien sûr celles du Lawn-tennis du major Wingfield (1874).
Elles étaient confuses et incomplètes.
Néanmoins, on comptait de la même façon que le Jeu de Paume extérieur (Longue Paume) : 15 - 30 - 45 - Jeu (Origine des points au tennis). En cas d'égalité à 45, il fallait gagner 2 points de suite pour remporter le jeu (Avantage - Jeu).
Le match se gagnait en 6 jeux (un set) avec deux jeux d'écart.

Quatre hypothèses sont avancées pour expliquer ce système de comptage de points, mais aucune n'a encore pu être vérifiée. La troisième paraît cependant la plus vraisemblable aux chercheurs.

1. selon le témoignage de Jean Goselin, libraire du roi de France en 1579, cette façon de compter se rapporterait à l'astronomie et au système sexagésimal utilisé pour les calculs d'angles. Chaque signe physique est divisé en 60 degrés, diviser un signe physique en quatre parts donne 15 degrés par part.
2. selon le témoignage de Charles Delahaye, joueur de paume au XIX e  siècle, 15 représente une distance de 15 pieds. La ligne de service et le filet sont séparés de 60 pieds, soit quatre fois 15 pieds. Charles Delahaye dit avoir assisté à une partie où les points n'étaient pas comptés, mais que le vainqueur du point avançait à chaque fois de 15 pieds jusqu'à ce qu'il atteigne le filet et remporte alors le jeu.
3. les paris étaient semble-t-il fréquents lors d'une rencontre de jeu de paume. La monnaie française de l'époque comprenait le double d'or qui valait 60 sous et le denier d'or qui valait 15 sous. Les joueurs auraient pris l'habitude de compter les points en valeur monétaire, c'est-à-dire en multiple de 15.
4. il est dit aussi que pour noter les scores, des cadres d' horloge ont été ré-utilisés par des anglais au début du XX e  siècle: les deux aiguilles permettent de compter pour chacun des joueurs les points (0, 15, 30, et 40 minutes ; 45 pour l'avantage) et les jeux (départ à 0 pour chaque aiguille, gain pour la première arrivée en bas, à 6 donc).

Le service s'effectuait à partir d'une zone en forme de losange tracée au milieu d'un des côtés du terrain.
La balle devait rebondir dans un rectangle délimité au fond de l'autre coté.
Le nombre de joueurs pouvait aller de 2 à 8.
Le major Wingfield décida aussi qu'il fallait frapper la balle soit à la volée, soit après un rebond.
Le terrain était asymétrique et obligeait les équipes à changer de côté pour servir.

Il mesurait en longueur 18,29 mètres et en largeur : 6, 40 mètres au filet et 9, 20 mètres sur la ligne de fond.
Le filet s'élevait à 1, 42 mètres.
Le 24 mai 1875, le M.C.C. (Marylebone Cricket Club) et le major Wingfield se réunissent afin de codifier 25 règles du Lawn-Tennis.
Désormais, le service s'effectue à partir de la ligne de fond et dans une zone allant jusqu'au filet.
La forme du terrain n'est modifiée en raison du filet qu'il fallait tendre.

En 1877, avant le premier Wimbledon, le All England Club et son directeur Henry Jones décident d'améliorer en profondeur les
règles du Lawn-Tennis.
A partir de cette année, le Lawn-tennis va enfin avoir un règlement officiel, claire et fixe.
Le terrain devient rectangulaire.
Il n'est plus la peine de changer de côté pour servir.
Le terrain est délimité, pour un simple, à 23,77 mètres en longueur et à 8,33 mètres en largueur.

Les points se comptent maintenant de la façon suivante : 15 - 30 - 40 - Jeu. En cas d'égalité à 40, il faut gagner deux points de suite : avantage - jeu.
Le chiffre 40 remplace ainsi 45. Ce changement vient probablement du fait que durant un match, "forty" (40 en anglais) était plus facile à dire que "forty five".

La hauteur du filet passe de 1,52 mètres à 0,915 mètre.
On a 2 balles au service.
La ligne de service mesure désormais 6,40 mètres à partir du filet (au lieu de 7,92 mètres).

Depuis 1877, les règles du Tennis ont peu changé. Toutefois, quelques améliorations ont été apportées dans les années 70 et 90.

En voici, les principales :
1970 : apparition du Tie-Break.
Il est joué à 8 jeux partout sauf au dernier set du match où la règle des 2 jeux d'écart reste en vigueur.
1973 : le Tie-break sera joué à 6 jeux.
1989 : apparition du Tie-break en Coupe Davis.
1994 : Le repos de 10 minutes à la fin du 3e set est aboli en Coupe Davis.
1999-2000 : La FFT (Fédération Française de Tennis) tente d'instaurer en France les sets en 4 jeux (les shorts-set) et la suppression de l'avantage et du let.
2000 : Le repos après le premier jeu de chaque set est supprimé (les joueurs se contentent de changer de côté).
En revanche, le repos de 2 minutes intervient à la fin de chaque set, même si le nombre de jeux est pair.

 

Le matériel

La raquette

Le tennis n'a pas inventé la raquette.
Elle est apparue avec le Jeu de Paume.
Pendant longtemps, on a joué au jeu de Paume soit avec les mains, soit avec des gants.
Mais vers la fin du XV°siècle, les gants furent renforcés avec des sortes de cordage ; car les mains devenaient trop douloureuses (les Esteufs étaient en cuir et remplies de chaux et de sable). Puis les battoirs en bois firent leur apparition mais ils restaient rudimentaires. Ce n'est que vers 1505 que l'on créa la première raquette en bois (frêne) dotée d'un long manche et d'un cordage en boyaux de mouton. Elle pesait environ 400 grammes et mesurait 66 centimètres. Le tamis était pratiquement sphérique ou carré et mesurait, en général, 16,2 centimètres en largeur et 16,5 centimètres en
longueur.

 


Au fil des siècles, les raquettes connurent diverses formes, tailles et poids. Mais, en général, elles gardaient à peu prés les mêmes caractéristiques morphologiques de la raquette du XVI°siècle.

En 1930, les nouvelles colles pour bois permettent aux raquettiers de fabriquer des raquettes avec plusieurs types de bois (Frêne, Noyer, Hêtre, Erable).
Elles résistent à des tensions plus fortes et permettent d'avoir un meilleur équilibre entre puissance et contrôle de la balle.

Il faut attendre l'apparition de nouveaux matériaux pour voir enfin un grand changement dans le monde de la raquette.
Peu à peu, le métal (acier, aluminium,...) fait son apparition dans les années 70. Mais les raquettes en métal n'ont eu aucun succès.
A partir de 1980, les fibres synthétiques (carbone, mélange de fibre de verre,...) permettent de construire des raquettes à la fois légères et performantes.
Ces nouveaux matériaux remplacent les raquettes en bois. Ces dernières disparaîtront totalement en 1984.

En ce qui concerne les dimensions, les raquettes d'aujourd'hui mesurent au maximum 73,66 centimètres pour les professionnels et 81,80 centimètres pour les amateurs (directives IFT de 1997). Le tamis n'excède pas 29,10 cm de large et 39,7 centimètres de haut.

Le cordage

Si la première raquette date du XVI° siècle, le cordage est apparu seulement au XIX° siècle. Le premier cordage est inventé, le 31 décembre 1868, par Lister, chirurgien anglais. Ce dernier fabriqua des boyaux à partir de lanières prélevées sur le péritoine d'un bœuf et l'intestin grêle d'un mouton.
En 1875, Bussey, un fabricant anglais de raquette, demande à BABOLAT, un fabricant lyonnais de cordes à musiques, s'il est possible de corder des raquettes de tennis à partir de cordes de violoncelle.
Les premiers essais sont satisfaisants. Le premier cordage synthétique est né !
Depuis ce cordage en nylon est utilisé pour toutes les raquettes de tennis

La balle

Les premières balles du tennis sont celles du jeu de Paume (les Esteufs).

Du XII°siècle au XV°siècle, les esteufs sont, dans un premier temps, faites de poils d'animaux et d'étouffe de laine.
Afin de les durcir, on décide, dans un second temps, de les fabriquer avec du cuir que l'on "bourrait" de sable et de chaux.

Mais ce principe laissait des mains douloureuses après les matchs.
En 1481, Louis XI interdit l'utilisation de ces esteufs et exige que l'on réemploie celles en étouffes de laine.

Peu à peu, vers le XVIII°siècle, les esteufs sont conçus avec des draps pressés et liés avec des ficelles.
On obtient ainsi la pelote. Mais la pelote n'a pas eu le sucés attendu car les ficelles ne tenaient pas.
Au XIX°siècle, le caoutchouc fait son apparition.
Les balles en caoutchouc apparaissent en 1870 et rebondissent sur l'herbe. Au même moment le tennis naît et les premières balles de tennis sont ainsi en caoutchouc.
En 1877, lors du premier Wimbledon, un joueur de Paume, John Mayer Heathcothe, suggère de coller une enveloppe de drap de laine sur les balles afin d'obtenir
un meilleur rebond sur le gazon.

Dans les années 20, la balle de tennis sous pression en caoutchouc (balle actuelle) fait son apparition.
Elle devient la balle officielle du tennis.
A partir de 1978, elle abandonne sa couleur blanche pour devenir jaune.

 

 

 Les expressions issues du jeu de paume

Certaines expressions françaises sont issues de l'univers de la paume. dans la plupart des cas, leur origine est souvent oubliée et leur sens parfois altéré, mais leur passage dans le langage courant témoigne de l'extraordinaire popularité passée de ce jeu.

Prendre la balle au bond

Prendre la balle au "bond", c'est saisir la balle avant le "rebond" au sol : à la volée. Maîtriser ce coup était le gage de la qualité et de la vivacité d'un joueur. Dès la Renaissance, l'expression est utilisée pour désigner "l'esprit vif" d'un interlocuteur lors de différents échanges verbaux.

Qui va à la chasse... perd sa place

La "chasse" est un point particulier du jeu de paume. Lorsque cette chasse est obtenue les joueurs changent de côté. Le joueur au service... "perd sa place" favorable. L'origine de cette expression ayant été oubliée, elle a pris par la suite un tout autre sens.

Tomber à pic

Si la balle tombe au pied du mur du fond, côté dedans, elle marque une chasse "pic". Avoir la possibilité de réaliser ce point, à certains moments décisifs de la partie, assure un avantage indéniable au joueur l'ayant réussi. "Tomber à pic", c'est donc faire le bon point au bon moment.

Rester sur le carreau

Le sol d'un jeu de paume était autrefois constitué de carreaux, qui auraient donné le nom au sol même du jeu. L'expression "rester sur le carreau" est devenue symbole de la chute de l'adversaire. Soit qu'il tombât en voulant rattraper la balle, soit simplement qu'il perdit la partie.

Épater la galerie

Les galeries sont les espaces couverts ceinturant le jeu de paume où se tenaient les spectateurs. A partir de la Renaissance, la galerie désigne les spectateurs. Épater la galerie signifie disputer une partie en suscitant une admiration à en couper les jambes : "é-patter".

Jeu de main, jeu de vilain

Joué d'abord à main nue, le jeu de paume évolue à la fin du moyen âge vers un jeu de battoirs ou de raquettes. La raquette et le battoir étant des objets d'un certain prix, leur usage les réservent par définition à la "noblesse". Pour les "vilains", Le jeu reste un "jeu de main".

Tripot

A l'origine, le mot de tripot designe la salle de jeu de paume. Très tôt, des paris parfois truqués se développent sur les parties. Ces paris et l'installation d'autres jeux ont donné mauvaise réputation aux jeux de paume. Ainsi au cours du XVIIe siècle le terme "tripot" devient péjoratif.

Avoir l'avantage

Être à un point de gagner le jeu. La formule passée dans le langage courant est issue du jeu de paume. Elle est toujours utilisée dans le comptage des point au tennis. Le mot de "tennis" lui même proviendrait de "Tenetz" employé à la paume pour avertir l'adversaire avant de servir.

Bisque, bisque, rage !

Une "bisque" est un "point gagnant" dont le joueur peut bénéficier une fois dans la partie au moment de son choix. Le gain du point, et souvent même du jeu, par l'usage de cette sorte de "joker", entraine bien souvent la rage et le dépit de l'adversaire. Cet usage est quasi abandonné.

15, 30, 45, 60

Le tennis moderne puise son essence dans les règles du jeu de paume. Ainsi peut-on retrouver de nombreuses similitudes entre les deux jeux. Le comptage des points est l'un des exemples. Le "45" trop long à énoncer est devenu "40" et le "60" est devenu tout simplement "jeu".

Peloter

Peloter désignait le fait de jouer à la paume sans compter les points, pour le plaisir. C'est le jeu avant la partie. Certains auteurs ont repris les termes de la paume pour relater de manière elliptique les badinages de l'amour et certains mots sont ainsi passés dans le langage familier.

Les enfants de la balle

A l'origine, "Les enfants de la balle" sont les enfants des Maîtres paumiers. Leur adresse proverbiale les a immortalisés. A partir du XVIIe siècle, Les enfants de comédiens utilisant les salles de jeu de paume pour leurs représentations deviennent  aussi des "enfants de la balle".

 

Bibliographie :

http://membres.lycos.fr/spaceman3000/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Tennis

http://www.fft.fr/courte-paume/

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